– Depuis Spoutnik, le premier satellite soviétique mis en orbite en 1957, les satellites n'ont eu de cesse de gagner en précision et d'alimenter la recherche scientifique avec une quantité inespérée de données. Il y a, a priori, un paradoxe à prendre autant de hauteur pour scruter la Terre en détail. Et pourtant, sans ces détails, on aurait difficilement pu décrire des courants côtiers comme El Niño, établir que la Terre avait des creux et des bosses et qu'elle était de forme patatoïde, ou bien encore cartographier les dorsales océaniques. Aujourd'hui une nouvelle génération de satellites s'apprête à voir le jour dans le cadre du projet européen Copernicus. Et nous verrons tous les enjeux qu'il y a à mener ce type de grands projets à son terme, avec comme mot d'ordre, un relevé de données aussi précises que possible, le tout dans la durée, pour cerner au mieux les évolutions au long cours de notre climat. Alors, avant de prendre à bras le corps toutes ces questions cruciales […], je vous propose de remonter à la source de ces satellites et à Spoutnik. C'était en 1957, et l'astrophysicien Jean Claude Pecker s'exprimait dans l'émission La tribune du progrès.
– Il est certain que les « bip bip » ont une signification, une signification très importante, malheureusement que nous ne pouvons pas déchiffrer, faute d'informations plus complètes. Ils transmettent, en codes, des informations sur la température et probablement sur beaucoup d'autres choses, par exemple, le rayonnement ultraviolet du soleil, le rayonnement X, le rayonnement cosmique et peut-être encore d'autres données. Il est certain également que la fréquence même du « bip bip », fréquence qui a été réglée à l'émission de façon très précise, et qui est mesurée au sol peut nous donner des indications sur la vitesse du satellite dans l'espace. Il est certain naturellement, par ailleurs, que le « bip bip » étant émis par un satellite extérieur en quelque sorte aux couches ionisées de l'atmosphère, son bruit sera modifié par la traversée de ces couches ionosphériques. Et ses atténuations par moment, par exemple, pourront nous donner des renseignements extrêmement importants sur les couches de l'ionosphère.
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