– L'urbanisme demain, c'est avec vous Olivier Marin, bonjour.
– Bonjour Éric.
– Rédacteur en chef du Figaro Immo, avec ce matin des alternatives pour en finir avec ces villes, ces villes qui n'en finissent plus de s'étendre. Eh bien, il existe un concept notamment, c'est l'urbanisme circulaire, ça ressemble à quoi ?
– Eh bien, l'urbanisme circulaire, c'est l'idée de construire la ville sur elle-même, en partant du constat que depuis des années, l'étalement urbain a montré ses limites. Le fait de s'éloigner de la ville avec la voiture, le fait de construire des logements neufs en périphérie des grandes villes, c'est la prise de conscience de la fin d'un système. L'urbanisme circulaire, ce n'est pas un concept théorique mais une alternative à l'étalement urbain. C'est concevoir, organiser, reconstruire en permanence la ville sur elle-même. C'est se demander si on a besoin de construire à tel ou tel endroit, si on ne peut pas déjà mieux utiliser l'existant, éviter de démolir des bâtiments. On peut transformer des bureaux en logements. On peut construire des bâtiments qui seraient évolutifs dans le temps, créer des espaces de stationnement qui soient démontables. Et puis, c'est le recyclage du foncier, des sols avec des espaces inutilisés. L'urbanisme circulaire, c'est le fait de dire qu'il y a énormément de ressources dans la ville qui ne sont pas exploitées.
– Donc, c'est faire plus avec ce qui existe déjà dans la ville. Par exemple ?
– Alors, il y a des temps morts dans la vie d'un bâtiment. C'est une ou deux années pendant lesquelles un bâtiment attend d'être déconstruit ou réhabilité. Plutôt que de rester vide et inoccupé, de laisser des mètres carrés inutilisés, le bâtiment peut être occupé légalement, temporairement par des associations par exemple. Alors, ça se développe dans des quartiers à Paris, à Marseille ou à Lyon. Et puis, il y a d'autres utilisations possibles comme le souligne l'urbaniste Sylvain Grisot, auteur du Manifeste pour l'urbanisme circulaire.
– C'est par exemple l'après-midi d'un restaurant universitaire. On a, on a le cas avec un restaurant universitaire du CROUS, un restaurant parisien, qui, l'après-midi, est occupé par une nouvelle équipe à 14 h 30. Il y a un espace de coworking qui est créé en lieu et place du restaurant tous les jours. Alors, évidemment, il y a des compromis, notamment des compromis horaires. Mais ça crée un espace de travail qui est présent en plein cœur de Paris, et un des moins chers de Paris, ouvert à tous et pas qu'aux étudiants. Il y a des grandes réhabilitations de bâtiments, il y a cette idée qu'on peut construire sur les toits, qu'on peut faire pousser quelques étages, et par exemple créer de la surface habitable. Ça a été réalisé, alors certes à Paris, en région parisienne mais à Saint Nazaire par exemple.
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